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INCERTITUDE BUDGÉTAIRE ET CRISE POLITIQUE : La solvabilité de la France en berne

Vingt-quatre heures après que le gouvernement Lecornu II a frôlé la censure au Parlement, l’agence de notation S&P Global Ratings a abaissé d’un cran, ce vendredi, la note souveraine de la France, en invoquant une situation d’ «incertitude élevée» des finances dans le pays. La nouvelle notation défavorable, la deuxième depuis le début de la crise, intervient trois jours après la présentation d’un budget 2026 dont les motivations sont prioritairement politiques, ne parvenant pas à rassurer ni en interne ni à l’étranger. L’agence, une des plus influentes sur les marchés financiers, justifie sa décision par cette indécision persistante sur la trajectoire des finances publiques dans le pays, estimant que, sans «mesures supplémentaires significatives» de réduction du déficit, le redressement budgétaire sera plus lent et plus compliqué que prévu. La note présente la France et ses institutions financières comme un client à risque. Entre autres effets, une note dégradée indique aux institutions financières que le risque de prêter de l’argent à l’État est plus élevé, ce qui les conduit à exiger un taux d’intérêt majoré. Plus globalement, la dégradation transmet un signal négatif sur la santé économique et la capacité des institutions nationales à maîtriser les finances publiques et à conduire des réformes. Dans le cas français, cet aspect se passe de tout autre argument que celui de la fragmentation délétère de son Assemblée nationale, ayant conduit à la consommation de trois gouvernements en moins d’une année et demie.L’agence S&P retient que la crise actuelle en France est la «plus grave instabilité politique depuis 1958», soulignant la difficulté pour le gouvernement de faire adopter un budget sans majorité claire au Parlement. Cette instabilité, notamment avant l’élection présidentielle de 2027, «jette un doute» sur la capacité de la France à atteindre ses objectifs budgétaires.

Une autre mauvaise nouvelle pourrait également provenir dans quelques jours d’une autre agence influente de notation. Le 24 octobre prochain, l’agence Moody’s, spécialisée dans l’évaluation de la solvabilité des entités et des Etats, devrait également rendre son verdict. A coup sûr, il ne sera pas moins pessimiste.

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