LUTTE CONTRE LES GANGS DE QUARTIER : Une réponse politique et sécuritaire ferme

Face à la violence des gangs de quartier, l’État engage une réponse politique et sécuritaire ferme pour restaurer l’ordre et la paix sociale dans les cités.Dans les ruelles étroites de certains nouveaux ensembles urbains, les cris d’enfants jouant ont longtemps été couverts par le fracas des affrontements. Des bandes rivales, armées de couteaux et de barres de fer, parfois accompagnées de chiens dangereux, se disputaient un territoire, une réputation ou simplement un sentiment de puissance. Ces gangs de quartier, comme on les appelle désormais dans les rapports officiels, ont peu à peu transformé certaines cités en zones de non-droit, instaurant la peur parmi les habitants.
L’arsenal juridique et sécuritaire se renforce
Face à cette recrudescence de la violence, l’État a décidé de réagir avec fermeté et méthode. Sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, une politique nationale de lutte contre les gangs des cités a été mise en œuvre, alliant répression ciblée et prévention sociale. Le président Tebboune a donné des instructions claires : élaborer une loi spécifique pour contrer ce fléau, devenu une menace directe pour la sécurité publique et la cohésion sociale. Cette initiative traduit la volonté de l’État d’adapter son arsenal juridique aux nouvelles formes de criminalité urbaine, marquées par la structuration de groupes violents, souvent enracinés dans des milieux défavorisés.Ces derniers mois, plusieurs affrontements violents ont éclaté dans de nouvelles zones d’habitat, transformant parfois des différends anodins en batailles rangées. Certains incidents ont même viré au drame, coûtant la vie à de jeunes habitants, souvent happés par la spirale de la délinquance. Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a décidé d’agir avant que ces violences n’échappent à tout contrôle. L’anticipation et la vigilance des services de sécurité ont permis de déjouer de nombreux plans criminels, empêchant ainsi que ces gangs ne s’enracinent durablement dans les quartiers.Ce sont généralement des groupes structurés, capables de se réorganiser rapidement. « Mais, fort heureusement, la riposte des services de sécurité est plus rapide et mieux coordonnée », témoigne un quinquagénaire habitant une cité connue à Dergana. L’un des leviers majeurs de cette stratégie réside dans le renforcement de la vidéosurveillance à travers tout le territoire. En effet, les pouvoirs publics ont déjà annoncé la généralisation du système de caméras intelligentes dans l’ensemble des wilayas. La vidéosurveillance n’est pas un gadget technologique, mais un outil de dissuasion et d’intervention rapide, permettant une coordination efficace entre les différents services, souligne une source sécuritaire. Selon cette même source, cette mesure a déjà permis une baisse significative du taux de criminalité, notamment en matière de vols, de trafic de drogue et d’activités liées aux gangs de quartier.Le ministère de la Justice, de son côté, a fait de cette lutte une priorité nationale, en durcissant les peines infligées aux membres des bandes organisées. Les nouvelles dispositions légales prévoient des sanctions plus sévères pour les actes de violence collective, les atteintes aux biens publics ou les agressions commises en bande.
Des résultats tangibles sur le terrain
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Durant la dernière saison estivale 2025, les efforts conjoints des forces de l’ordre ont permis de porter un coup dur à ces réseaux. Selon le lieutenant-colonel Aïlane Aïssa, chef de la division Prévention et sécurité publique de la Gendarmerie nationale, 436 individus ont été arrêtés, 211 placés en détention et 129 groupes criminels démantelés dans le cadre d’opérations ciblées. De leur côté, les unités de la police nationale ont multiplié les interventions conjointes avec la gendarmerie, menant à 210 opérations coordonnées. Ces actions se sont soldées par l’arrestation de 996 personnes, dont 31 ont été placées sous mandat de dépôt.Ces chiffres, loin d’être anodins, traduisent la détermination de l’État à reprendre le contrôle de chaque rue, de chaque cité, là où la peur avait pris le dessus. Derrière chaque jeune enrôlé dans un gang, il y a souvent un échec personnel, une marginalisation, un vide… Les politiques publiques d’inclusion, de formation et d’emploi des jeunes dans les quartiers sensibles sont donc devenues un complément essentiel à la stratégie répressive. Plusieurs programmes ont été lancés pour réhabiliter les espaces urbains, créer des centres de loisirs, des stades de proximité et des ateliers de formation professionnelle. L’objectif est clair : offrir une alternative à la violence.