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Chute d’un bus dans l’Oued El-Harrach: l’ANIRA appelle au respect de la déontologie professionnelle

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) a exprimé, samedi dans un communiqué, son rejet catégorique des pratiques de certaines chaines de télévision dans leur couverture de l’accident de la chute d’un bus dans l’Oued El-Harrach, survenu vendredi, appelant au respect de la dignité, de la vie privée et de la déontologie professionnelle sans exploitation de la douleur.

« Dans le sillage du deuil national et de la mise en berne du drapeau national décrétés par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la suite du drame de l’Oued El-Harrach, l’ANIRA présente ses sincères condoléances aux familles des victimes, et affirme, après avoir suivi les différentes couvertures médiatiques, que le critère de la pratique journalistique aujourd’hui réside dans le respect de la dignité, de la vie privée et de la déontologue professionnelle sans exploitation de la douleur », a précisé la même source.

« Après avoir constaté des manquements professionnels, l’Autorité rejette catégoriquement les pratiques constatées chez certains organes exploitant des services de communication audiovisuelle, qui sont allés jusqu’à interroger des blessés dans les salles de réanimation et à poursuivre les familles des victimes dans leurs moments de détresse et de pleurs, transformant ainsi la tragédie en matière à sensation et en marchandage servant à exploiter la douleur humaine, dans le but d’augmenter l’audience et les indicateurs d’interaction sur les réseaux sociaux », selon la même source.

Considérant que cette démarche constitue « une atteinte flagrante à la dignité humaine et à la vie privée, ainsi qu’un manquement manifeste aux exigences de la profession, l’Autorité rappelle les dispositions de la loi 23-20 relative à l’activité audiovisuelle, ainsi que du décret exécutif 24-250 fixant les dispositions du cahier des charges générales imposables aux services de communication audiovisuelle, lesquels interdisent toute atteinte à la dignité des personnes et à leur vie privée, ainsi que toute exploitation de la souffrance humaine », et imposent « de prendre des mesures de précaution lors de la diffusion de scènes choquantes ».

Dans ce contexte, l’Autorité appelle une nouvelle fois l’ensemble des rédactions « à concentrer leurs efforts sur les reportages de terrain et les enquêtes journalistiques approfondies sur les circonstances de l’accident, à vérifier minutieusement les informations, à protéger les personnes éprouvées et à respecter les espaces médicaux, loin du sensationnel et de la médiocrité, car la liberté de la presse est une responsabilité et l’Autorité sera intransigeante avec toute violation portant atteinte à la dignité du citoyen et à la réputation de la profession ».

L’ANIRA a évoqué l’appel lancé par certaines organisations en faveur de l’élaboration d’une charte nationale de déontologie professionnelle, affirmant que « conformément aux prérogatives qui lui sont conférées par la loi en matière de régulation, de contrôle et de consultation, et tout en saluant le rôle des organisations syndicales dans la défense des droits des journalistes, elle rappelle que l’élaboration, l’adoption et le suivi du respect de toute charte nationale de déontologie de la presse, relèvent des mécanismes et instances légalement compétentes ».

Elle a estimé, dans ce sens, que « l’appel à une charte nationale en dehors de ces cadres constitue un dépassement de prérogatives », soulignant « qu’elle demeurera ouverte à toute initiative légalement fondée et contribuant à la promotion de la déontologie professionnelle ».

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