Le projet de la nouvelle loi sur le marché financier est actuellement à l’étude au niveau du ministère des Finances, a indiqué samedi à Alger le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB), Youssef Bouznada, précisant que ce texte contribuera à promouvoir le marché et renforcer son attractivité.
S’exprimant à l’APS en marge de la conférence annuelle du marché financier algérien, tenue au Centre international des conférence (CIC) « Abdellatif Rahal », le responsable a indiqué que le projet de loi comprendra « d’importantes réformes dont l’introduction des compagnies d’assurances en tant qu’intermédiaires des opérations en Bourse (IOB), les sukuks islamiques ainsi que la finance verte, et contribuera ainsi à promouvoir ce marché et renforcer son attractivité ».
Il s’agit, selon M. Bouznada, de modifier le décret législatif n 93/10 du 23 mai 1993 relatif à la bourse des valeurs mobilières, et passer à un cadre juridique sous la forme d’une loi.
Il a également noté que la Bourse d’Alger connaît actuellement une dynamique similaire à celle observée lors de sa création, grâce à la volonté politique des autorités, particulièrement après l’introduction du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et les diverses incitations contenues dans le nouveau règlement régissant la COSOB.
Le président de la COSOB a relevé aussi que la commission œuvrait à promouvoir la culture financière et l’investissement boursier auprès des citoyens et des entreprises, étant donné que la Bourse demeure un concept encore nouveau pour les Algériens.
Cette conférence vise à explorer de nouvelles perspectives pour financer l’économie nationale, en renforçant le rôle du marché financier.
Elle réunit un groupe d’experts et de spécialistes du domaine financier, venant d’Algérie, du Moyen-Orient, d’Afrique, ainsi que du Fonds Monétaire Arabe (FMA), qui se penchent sur les dernières évolutions et des défis auxquels sont confrontés les marchés financiers, tout en partageant des expériences et des savoirs.
Cet événement a été marqué par une riche série de travaux incluant des présentations, des panels ainsi que des tables rondes et interventions, avec la participation d’experts venus d’Algérie, de Tunisie, du Sultanat d’Oman, d’Egypte, de la Commission de Surveillance des Marchés Financiers des pays d’Afrique Centrale et du FMA.
Fonds monétaire arabe : La Bourse d’Alger a enregistré des progrès très positifs
Lors d’un panel sur les défis des autorités réglementaires pour construire un marché financier dynamique et inclusif, Ali Ben Dhabb, du FMA, a abordé l’importance de la liquidité pour stimuler l’activité des bourses en général.
Il a salué en ce sens les « progrès très positifs » de la Bourse d’Alger, tout en appelant à une expansion du marché en élargissant le nombre d’intervenants et en améliorant sa flexibilité.
»La Bourse d’Alger doit élargir sa taille, que ce soit au niveau des entreprises cotées ou des investisseurs individuels en actions, tout en renforçant la flexibilité et l’immédiateté des transactions et des procédures », a-t-il indiqué.
L’intervenant a expliqué que le principal levier pour soutenir la liquidité des marchés financiers en général, et de la Bourse d’Alger en particulier, réside dans la numérisation et la simplification des démarches au sein du marché financier.
Selon lui, la numérisation et la simplification des procédures sont « essentielles » pour soutenir la liquidité des marchés financiers.
Le représentant du FMA a également mis en avant la nécessité de renforcer l’environnement législatif et réglementaire, et d’exploiter les possibilités offertes par les fintech, ainsi que les applications de l’intelligence artificielle.
De son côté, Saleh Sayel, président de la Commission des marchés financiers de Tunisie, a abordé les perspectives de développement de la Bourse de Tunis, lancée après les réformes financières de1995, avec une capitalisation boursière actuelle à environ 26 milliards de dinars tunisien.