La construction navale à Tlemcen: des projets ambitieux à même de dynamiser le secteur
Le secteur de la pêche et des produits halieutiques dans la wilaya de Tlemcen mise sur la construction navale pour imprimer une nouvelle dynamique aux activités économiques dans la région et satisfaire les besoins de opérateurs du secteur au plan national, indiquent les responsables de la direction concernée.
Le directeur local chargé du secteur, Sahnoun Bouguebrine, a indiqué dans ce contexte à l’APS que la construction de deux navires de grande taille (37 mètres de long et 9 mètres de large) est en cours au port de Honaïne, par l’entreprise spécialisée « Technonaval ».
Ces deux navires, les plus grands au niveau national, sont réalisés par des techniciens algériens, avec un taux d’avancement estimé à 90%, a-t-il indiqué. Quatre thoniers sont également en chantier par la même société à l’intérieur du port de Sidna Youchâa, dans la commune de Dar Yaghmoracene.
Trois entreprises privées ont été accompagnées et disposent chacune d’assiettes foncières d’une superficie de 5.000 m2 à l’intérieur de ce port pour la construction, la réparation et la maintenance des bateaux, a souligné Sahnoun Bouguebrine.
Par ailleurs, il est prévu qu’une entreprise privée, « Rabâa », entame dans les mois à venir, la construction de deux autres thoniers de 25 mètres et de 40 mètres de long, au port de Sidna Youchâa.
Afin de doter en main-d’œuvre spécialisés les chantiers de construction navale du port « Sidna Youchaâ », la Direction de wilaya de la pêche et de l’aquaculture a organisé des sessions de formation sur l’application de la résine sur les bateaux au profit des jeunes chômeurs dans les communes de Ghazaouet et Dar Yaghmoracene.
Ces sessions sont organisées en coordination avec l’Ecole supérieure des sciences appliquées de l’Université de Tlemcen et ce, dans le cadre d’une convention conclue pour former les jeunes des régions avoisinantes du port dans ce domaine afin de les intégrer dans le monde du travail.
==Technonaval, une entreprise soucieuse de la qualité==
L’entreprise « Technonaval », basée dans le port de Honaïne, est soucieuse de la qualité lors de la construction navale grâce à son équipe composée d’environ 55 ouvriers et ingénieurs, selon son directeur, Belabbès Abdelmadjid.
Créée en 2020, l’entreprise, grâce à ses ingénieurs ayant acquis de nombreuses années d’expérience dans les entreprises publiques, a pu se développer et répondre aux commandes qui lui sont adressées. Elle a bénéficié d’une assiette foncière supplémentaire de cinq hectares dans l’enceinte du port de Sidna Youchâa, où elle a récemment lancé la construction de quatre thoniers de 130 tonnes unité.
Le responsable de « Technonaval » a souligné que cette industrie a considérablement réduit la facture d’importation des navires. Le prix d’une embarcation fabriquée localement est estimé à environ 300 millions DA, alors que son importation reviendrait à plus de 400 mda (2,5 millions d’euros).
Cependant, cette entreprise rencontre des difficultés en matière d’acquisition de la matière première, comme la résine dite « ring » et les fibres de verre qu’elle importe de Chine, d’Italie et de Turquie, a-t-on précisé.
Par ailleurs, en plus des trois ports de Tlemcen, ceux de Ghazaouet, de Honaïne et de Marsa Ben M’hidi, le port Sidna Youchâa, dédié à la pêche en haute mer, est considérée comme la plus grande infrastructure de pêche au niveau national, selon le directeur local de la pêche et des ressources halieutiques.
Ce port nécessite, une fois entré en service, certaines installations, dont une poissonnerie, une station d’approvisionnement en carburant, des navires et bateaux, des unités frigorifiques, des ateliers de maintenance, ainsi que d’autres dédiés à la vente de matériel de pêche. Ce port devra être équipé d’une grue d’une capacité de levage de 250 tonnes.
Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques à Tlemcen compte augmenter les capacités productives des ports cette année en s’appuyant sur la construction et la réparation des navires au port Sidna Youchâa et Honaine, ainsi que le développement de la filière de l’aquaculture en haute mer pour augmenter la capacité de production halieutique et contribuer ainsi à la relance de l’économie nationale.