La contribution des femmes et hommes médecins à la Guerre de libération a été précieuse
La contribution des femmes et des hommes de santé a été « précieuse » durant la Guerre de libération, en permettant la mise en place d’un système de santé dans les maquis, a témoigné lundi à Oran le Pr Mustapha Khayati, professeur de médecine à l’université d’Alger 1. Le Pr Khayati a déclaré, lors de sa conférence sur « L’histoire de la médecine et des médecins en Algérie », organisée au siège du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle à l’occasion de la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la révolution que la contribution des hommes et des femmes de la santé, qui ont quitté leur emploi et les bancs d’études universitaires pour rejoindre les rangs de la révolution a été très précieuse et leurs sacrifices ont permis la prise en charge des moudjahidine et des civils blessés durant les batailles. « Ils ont été un modèle de sacrifice, de lutte et d’humanisme dans le monde », a-t-il déclaré, soulignant que malgré les conditions de travail difficiles dans les montagnes et le manque de moyens, ils accomplissaient leurs tâches de la meilleure façon en utilisant des moyens et des appareils modestes pour les traitements et les opérations chirurgicales. A cette époque, il n’y avait que 79 médecins algériens, 33 pharmaciens et 13 dentistes en Algérie, a rappelé le même spécialiste, qui a évoqué l’aide de médecins européens qui ont soutenu la cause algérienne, ainsi que des médecins arabes d’Egypte, de Tunisie et de Syrie qui ont également rejoint les maquis. Mustapha Khayati a passé en revue le travail héroïque accompli par les étudiants en médecine et en pharmacie, dont la plupart étaient sur le point d’obtenir leur diplôme et ont quitté les universités en réponse à l’appel de la patrie ralliant la révolution après la grève de mai 1956, rappelant la mort en héros de plusieurs médecins et pharmaciens en assumant leurs missions soit sous les balles du colonisateur français ou du sinistre « Organisation de l’armée secrète » (OAS) et l’organisation terroriste « Mains rouges », à l’instar de Lakhdar Benabdeslam Benbadis, Ali Ait Idir, Abdelkrim Youcef Damerdji et Benaouda Benzerdjeb, entre autres. Le même conférencier a également évoqué les différentes périodes que le secteur médical en Algérie a traversé à travers l’histoire, aux époques romaine et ottomane, puis la période du colonialisme français, qui a vu l’exclusion d’Algériens de tous types de soins médicaux modernes destinés aux Européens. Cette période a connu un grand épanouissement de la médecine populaire et de la phytothérapie, auxquelles les Algériens avaient recours compte tenu de la difficulté d’accès aux hôpitaux et aux médecins européens. Cette médecine a prouvé son efficacité et sa performance à cette époque difficile de l’histoire de l’Algérie selon le témoignage même de médecins français. Pour connaître davantage l’histoire de cet important secteur, le professeur Khayati a appelé à intensifier les recherches historiques par des chercheurs et universitaires.