Le Président Tebboune «refuse toute médiation avec le Maroc»
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a exprimé, dimanche, son refus de toute médiation avec le Maroc, affirmant qu’«on ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité, l’agresseur et l’agressé».
«L’Algérie n’acceptera aucune médiation avec le Maroc », a déclaré le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec des représentants de médias nationaux, rappelant les déclarations du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, lors de sa participation à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, où il avait affirmé que ce point n’allait pas être inscrit à l’ordre du jour de la réunion.
« On ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité, l’agresseur et l’agresséé, a indiqué le chef de l’Etat, soulignant que l’Algérie n’a pas commis de maladresse ( ), ni attenté à l’unité nationale marocaine, ne serait-ce que par des déclarations.
Relevant que «le Maroc a des antécédents historiques» en la matière, le président de la République a rappelé les agressions marocaines contre l’Algérie en 1963 pour spolier des parties du territoire nationale.
Il a fustigé, par la même, l’idéologie expansionniste du Maroc et les conspirations de ce pays qui a donné refuge aux terroristes et leur a accordé de l’argent et des passeports diplomatiques.
Après avoir affirmé que « l’Algérie sait bien ce que coûtent les guerres, car elle compte des millions de chouhada », le président de la République a ajouté: « Nous sommes un peuple résistant qui ne cherche pas la guerre, mais plutôt la paix. Cependant, celui qui cherche la guerre…celui qui nous agressera, le regrettera amèrement ».
L’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc.
«Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz », a précisé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. « En cas d’éventuelles pannes, l’approvisionnement se fera à bord de navires algériens », a-t-il ajouté.
Concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’«aucune décisions n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre.
Crise au mali: le développement et la réunification comme solution
Evoquant la crise malienne, le président de la République, affirme que la solution préconisée par l’Algérie à la crise au Mali passe par l’encouragement du développement et la réunification du nord avec le sud.
« Pour l’Algérie, la solution au Mali passe par la réunification du nord avec le sud », a soutenu le Président Tebboune qui s’exprimait lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, réitérant le « rejet catégorique de la sécession du Mali, de son peuple ou de son territoire ».
« Nous plaidons pour un Mali unifié conformément à l’Accord d’Alger (…). Nous sommes disposés à assumer un rôle dans ce cadre », a ajouté le Chef de l’Etat. L’Algérie et le Mali entretiennent une relation de fraternité et pas de tutorat, a précisé le Président Tebboune, ajoutant que l’Algérie n’exerce de tutorat sur aucun pays et ne l’accepte pas.
L’Algérie traite avec les pays de la région Sahel dans le cadre du respect mutuel, a déclaré le Chef de l’Etat, soulignant que l’indépendance des pays Sahel « n’est pas fictive ». « Nous souhaitons voir les pays du Sahel développer leurs économies et résoudre leurs problèmes liés à la santé et à l’éducation, l’Algérie est ainsi disposée à y apporter sa contribution », a-t-il dit, affirmant par la même que « nous sommes prêts à assister le peuple malien que nous considérons comme peuple frère, tout comme le peuple nigérien, avant d’être voisin ».
A ce propos, le chef de l’Etat a fait part de l’engagement de l’Algérie à aider le Mali dans sa démarche de développement, rappelant qu’il avait déjà eu à exprimer cet engagement à Kidal à travers, entre autres, la réalisation d’une école et d’un dispensaire ou encore le forage des puits destinés à l’alimentation en eau potable.
L’Algérie fera face à toute tentative ciblant la sécurité de la Tunisie
Concernant la Tunisie, Le président Tebboune a affirmé que la sécurité de l’Algérie et de la Tunisie était intimement liée, assurant de la disposition de l’Algérie à faire face à toute tentative ciblant la sécurité de ce pays.
« Ce qui touche la Tunisie nous touche aussi. Nous nous abstenons de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Tunisie et quiconque menace sa sécurité nous trouvera à l’affût », a déclaré le président de la République lors d’une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale.
Soulignant que « l’Algérie ne tolérera aucune pression sur la Tunisie par des parties étrangères », le Président Tebboune a rappelé le soutien apporté par l’Algérie pour aider la Tunisie à voir le bout du tunnel.
« Nous avons répondu à l’appel, lorsque la Tunisie, confrontée à la pandémie Covid-19, a sollicité l’aide de l’Algérie », a-t-il rappelé.
« Il semble que la question dans ce pays est d’ordre constitutionnel », a estimé le Chef de l’Etat qui a témoigné au président Kaïs Saïed d’être une personnalité cultivée, démocratique et patriotique.
A une question sur une prétendue demande d’asile en Algérie du président du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, le Président Tebboune a tenu a rassuré que « Ghannouchi n’a pas demandé l’asile politique en Algérie », soulignant qu’il était prévu qu’il visite l’Algérie et soit reçu par les responsables de l’Assemblée populaire nationale.
En réponse à une autre question sur une éventuelle visite en Tunisie, le chef de l’Etat a affirmé qu’il compte s’y rendre une fois que le nouveau gouvernement tunisien est composé, et y effectuera une visite d’Etat en compagnie d’une délégation importante, au cours de laquelle toutes les conventions gelées entre les deux pays seront signées, ajoutant que « la Tunisie est un voisin exemplaire pour l’Algérie ».
Les élections, solution définitive pour la crise libyenne
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que les élections constitueraient une solution définitive pour la crise en Libye , estimant qu’il était possible d’étendre les échéances sur deux mois.
« L’Algérie a affirmé durant la Conférence de Berlin et même avant que la solution définitive pour la Libye était la tenue des élections », a précisé le chef de l’Etat, indiquant que cette approche « est devenue par la suite une revendication pour les Nations Unies ».
Et d’indiquer que les responsables en Libye « ont été sélectionnés sur ce principe et avaient convenu d’organiser des élections (…) mais le temps presse et il ne reste que trois mois avant leur tenue ».
« Des parties souhaitent entraver implicitement ce processus, d’autant que les éléments de discorde sont là », a-t-il indiqué, appelant « les grandes puissances à intervenir en toute transparence à ce sujet ».
Après avoir rappelé la modification de la date des élections en Libye et la tenue des législatives au mois de janvier prochain et non pas parallèlement à la présidentielle comme prévu initialement, le Président Tebboune a déclaré : »Ce n’est pas grave. Si les Libyens ont besoin d’aide, nous sommes là ».
« Nous avons proposé à nos frères libyens, qui sont venus en Algérie et qui ont reconnu les difficultés qu’ils traversent en raison des menaces suscitées par les parties qui cherchent à entraver le processus, qu’il n’était pas nécessaire d’organiser les élections en Libye le même jour », a soutenu le Chef de l’Etat.
Ces élections, a poursuivi le Président Tebboune, peuvent être organisées par région et cette opération pourrait durer deux mois, affirmant que « le plus important c’est qu’il y ait une véritable volonté populaire et à ce moment personne ne pourrait contester l’autorité des personnes élues ».
Réitérant l’appel lancé par l’Algérie quant à l’impératif retrait de mercenaires de Libye, le chef de l’Etat a rappelé que tous les participants à la Conférence de Berlin, dont les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient été unanimes sur cette question.
L’Algérie n’abritera jamais de bases militaires étrangères
Le Président Tebboune a indiqué que « l’Algérie ne permettra à aucun pays, aussi puissant soit-il, d’implanter une base militaire sur le territoire national. Notre terre est sacrée et le devoir de respect à nos martyrs impose de ne tolérer l’implantation d’aucune base militaire en Algérie ».
Le Président de la République a rappelé, à cet égard, la politique de l’Algérie en la matière qui est « connue, claire et transparente », soulignant qu’il s’agit d' »une politique procédant de principes solides et immuables ».
Interrogé sur la participation de l’Armée nationale populaire (ANP) auxopérations militaires à l’extérieur du pays, M. Tebboune a rappelé la politique et la position de l’Etat sur cette question consistant à « veiller à ne pas s’enliser dans les bourbiers ».
« Nous n’avons pas de légions, mais une armée nationale dont les membres ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires », a soutenu le Chef de l’Etat, relevant que « pour toute opération similaire, nous avons besoin de l’aval des membres de notre armée et celui de leurs représentants à l’Assemblée nationale populaire (APN) ».