DECOLONISATION/ONU: L’Algérie appelle le Comité des 24 à protéger le peuple sahraoui
De graves violations sont commises contre le peuple sahraoui, a affirmé jeudi l’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, appelant le Comité spécial de décolonisation de l’ONU à intervenir pour protéger la population dans les territoires occupés. L’Algérie appelle le comité à « utiliser tous les outils dont il dispose, y compris les visites sur terrain, pour assurer la protection des droits politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple du Sahara occidental, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et pour soutenir la réussite du processus de décolonisation », a déclaré Sofiane Mimouni lors de son intervention au séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, organisé en République dominicaine. « La question du Sahara occidental est à l’ordre du jour du Comité (spécial de la décolonisation) depuis son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, il y a 58 ans. Malheureusement, l’ONU, comme cet auguste comité, a enregistré très peu d’avancées en ce qui concerne le processus lié à la tenue d’un référendum libre pour permettre au peuple de ce territoire non autonome d’exercer son droit à l’autodétermination ». « Ce processus s’est heurté à de multiples obstacles et à une volonté manifeste de l’écarter de l’objectif qui lui avait été fixé. Ces décennies d’inaction ont conduit à la détérioration significative de la situation sur le terrain avec la rupture du cessez-le-feu, la reprise des hostilités, l’absence de perspective pour le processus de paix et la vacance du poste d’Envoyé personnel (du secrétaire général de l’ONU) depuis plus de deux ans », déplore le représentant d’Algérie à l’ONU.
Le Maroc a sapé toutes les initiatives de paix
« La situation actuelle au Sahara occidental est un autre chapitre de la politique perturbatrice adoptée par l’Etat occupant, qui vise à entraver toutes les initiatives et opportunités à même d’assurer une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental. Elle a commencé avec le plan de règlement ONU-OUA, formellement accepté en 1991 par le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et avalisé par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoyait l’organisation par les Nations unies d’un référendum, au Sahara occidental, libre de toutes contraintes administratives ou militaires. Il a été suivi par des décennies d’initiatives et de négociations qui se sont toutes terminées de la même manière : l’échec », ajoute-t-il. « Malheureusement, et même au milieu de la pandémie mondiale, cette politique n’a pas changé, elle s’est plutôt intensifiée, soumettant le peuple sahraoui à de graves violations de ses droits humains et politiques, tandis que ses ressources naturelles sont pillées », poursuit l’ambassadeur. « Cette longue histoire d’échec du processus de paix au Sahara Occidental pourrait se résumer par le fait que depuis son lancement des éléments très cruciaux manquaient de la part de la même partie au conflit, à savoir « la bonne foi et la volonté politique » sans lesquelles aucune initiative ne peut réussir », précise-t-il.