Culture

2 100 FAUX PICASSO, BANKSY, WARHOL… Un redoutable réseau européen de contrefaçons démantelé

Ce lundi 11 novembre, la police italienne et le parquet de Pise ont annoncé que 38 personnes avaient été mises en examen en Italie, en France, en Belgique et en Espagne, dans le cadre du démantèlement d’un vaste réseau européen de trafic de fausses œuvres d’art. Les enquêteurs ont mis la main sur un butin colossal : pas moins de 2 100 contrefaçons habiles représentant une valeur marchande potentielle de 200 millions d’euros…Tout a commencé en mars 2023, lorsque les carabinieri  ont saisi à Pise 200 faux tableaux, sculptures et œuvres sur papier chez un entrepreneur. Cette prise avait alors lancé une vaste enquête baptisée « opération Cariatide », d’après le titre d’une œuvre d’Amedeo Modigliani qui se trouvait dans le lot confisqué.Un système bien rodé à travers l’EuropeClaude Monet, Pablo Picasso, Gustav Klimt, Vincent van Gogh, Marc Chagall, Salvador Dalí, Andy Warhol, Banksy… La liste d’artistes majeurs dont ce réseau imitait la patte donne le tournis. Ces pièces étaient élaborées par des faussaires de talent dans six ateliers clandestins répartis en Italie (notamment en Toscane – à Lucques et Pistoia – et en Vénétie), mais aussi en France, en Belgique et en Espagne.Pour les vendre, les malfaiteurs avaient élaboré un système sophistiqué et bien rodé. Assorties de cachets et de certificats falsifiés, les œuvres étaient proposées sur le marché par le biais de ventes aux enchères, parfois après avoir été présentées dans des expositions avec catalogues.

Le « plus grand acte de protection » de l’œuvre de Banksy

En particulier, beaucoup de faux Banksy – notamment des pochoirs sur carton ou sur des panneaux de signalisation, dont certains portaient le cachet du parc d’attractions « Dismaland » créé par le street artiste en 2015 –, ont été fabriqués par cette organisation. Ces faux Banksy avaient été exposés en Italie dans des lieux prestigieux à Mestre (Vénétie) et Cortone (Toscane) en vue de renforcer leur crédibilité.Ces imitations étaient si nombreuses que Stefano Antonelli, expert au Centre d’études Banksy, a qualifié ce coup de filet de « plus grand acte de protection » de l’œuvre du célèbre pochoiriste.L’artiste, qui peut difficilement se défendre en raison de sa volonté de préserver son anonymat et de l’illégalité de sa pratique dans l’espace public, est une cible de choix pour les faussaires et les profiteurs. Depuis 2016, de nombreuses expositions douteuses de ses œuvres, non autorisées par lui et contenant des faux, fleurissent aux quatre coins du monde. Un business juteux qui permet d’engranger beaucoup d’argent via la billetterie, tout en soutenant les trafiquants…

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