Qu’est-ce que l’art cyberpunk
“High tech, low life” – cette phrase percutante est devenue le slogan non officiel du mouvement cyberpunk, capturant parfaitement l’essence de cette esthétique fascinante qui a conquis l’imaginaire collectif depuis plus de quatre décennies. Le cyberpunk, né dans les années 1980 comme un sous-genre de la science-fiction, s’est rapidement transformé en un phénomène culturel influençant la littérature, le cinéma, la télévision, les jeux vidéo et les arts visuels.
Les origines du Cyberpunk
Le terme “cyberpunk” a été inventé en 1980 par l’auteur américain de science-fiction Bruce Bethke, qui l’a utilisé comme titre de sa nouvelle. Ce néologisme, fusion de “cybernétique” et “punk”, a donné naissance à un genre littéraire caractérisé par un futur dystopique où la haute technologie côtoie une société en déliquescence.Cependant, c’est le roman “Neuromancien” de William Gibson, publié en 1984, qui a véritablement popularisé le genre. Gibson y dépeint un monde où les réseaux informatiques, les intelligences artificielles et les modifications corporelles sont omniprésents, tandis que les personnages luttent pour survivre dans un environnement urbain décadent dominé par des mégacorporations.
Du livre à l’écran : l’esthétique visuelle du Cyberpunk
Si la littérature a posé les bases du cyberpunk, c’est le cinéma qui a contribué à définir son esthétique visuelle distinctive. “Blade Runner” de Ridley Scott, sorti en 1982 et inspiré du roman de Philip K. Dick “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?”, est considéré comme l’œuvre fondatrice de l’esthétique cyberpunk à l’écran. Le film a établi plusieurs codes visuels du genre :
Des mégalopoles sombres et surpeuplées
Une omniprésence de la publicité et des néons
Un mélange de haute technologie et d’éléments rétro ou délabrés
Une atmosphère de film noir transposée dans un futur dystopique
Cette esthétique a été reprise et développée dans de nombreuses œuvres ultérieures, tant au cinéma qu’à la télévision. Des séries récentes comme “Love, Death & Robots”, “Cyberpunk: Edgerunners” et “Altered Carbon” continuent d’explorer et de réinventer l’univers visuel du cyberpunk.
Léon Saïto
L’artiste français est l’un des pionniers de l’art cyberpunk, reconnu pour ses œuvres provocantes qui interrogent notre rapport à la technologie et à l’humanité. Dès ses débuts, il développe une esthétique unique, mêlant urbanisme et avancées technologiques.Ses projets dépeignent une ville futuriste où les humains deviennent des ombres, illustrant la perte d’identité dans un monde hyperconnecté. Léon n’hésite pas à aborder des sujets dérangeants, tels que la déshumanisation provoquée par les machines.À travers son art, Léon Saïto agit comme un miroir de la société, incitant les spectateurs à reconsidérer leur relation avec la technologie. Aujourd’hui, il continue de créer dans le sud de la France, inspirant une nouvelle génération d’artistes et rappelant l’importance de préserver notre humanité face à l’essor technologique.
Mad Dog Jones (Michah Dowbak)
L’artiste canadien Mad Dog Jones, de son vrai nom Michah Dowbak, s’est fait connaître dans le monde de l’art numérique avec ses œuvres aux couleurs vives et à l’ambiance résolument cyberpunk. Son travail se caractérise par l’utilisation de tons fuchsia et violets, d’éléments high-tech et de scénarios dystopiques.En 2021, Mad Dog Jones a fait sensation en vendant son NFT “REPLICATOR” pour la somme astronomique de 4,1 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Phillips. Cette œuvre, décrite comme un “NFT auto-réplicant”, témoigne de la façon dont l’art cyberpunk s’adapte aux nouvelles technologies et aux nouveaux marchés de l’art.L’artiste a collaboré avec de nombreux musiciens et célébrités, créant des œuvres pour Run The Jewels, Jabbawockeez, Conor McGregor et Maroon 5, entre autres. Sa première exposition solo “AFTERL-IFE WORLD” s’est tenue à Tokyo, une ville qui a longtemps inspiré l’esthétique cyberpunk.