EDITORIAL DU JOURNAL LE MONDE SUR L’ALGERIE : « Fort mal approprié »
La sortie médiatique du journal français « Le Monde » sur l’Algérie continue de susciter des réactions de dénonciation, à l’instar de celle du Chargé de recherche au Centre national de la Recherche scientifique (CNRS), Yazid Ben Hounet, parue mardi sur les colonnes du « Soir d’Algérie », qui l’a qualifiée de « fort mal appropriée ». Répliquant, en effet, à l’éditorial du 5 juin courant de la publication française, et sous le titre « 132 ans de colonisation, 191 années de mépris », le chercheur dénonce une « formule fort mal appropriée », tant elle indique « d’emblée le caractère simplet de l’analyse, mais aussi une superbe arrogance », tout en étant, ajoute-t-il, « un brin moralisatrice et méprisante » de ces quelques éditorialistes spécialistes en rien et donneurs de leçons sur tout ». « Il n’ y pas grand-chose à dire sur cet éditorial si ce n’est que le parti la situation en Algérie », poursuit l’auteur de la riposte, qui considère que « réduire le désir de démocratie aux seules manifestations se prévalant du Hirak est pour le moins problématique et que penser que les mobilisations actuelles sont les prolongements naturels et purs du mouvement initié en février 2019 est d’un simplisme confondant ». Selon lui, le passage de l’éditorial qualifiant le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d »homme lige des militaires », témoigne d’une « vision obsessionnelle et caricaturale de l’Etat algérien », et estime que parler de « répressions massives sans citer le cadre légal prévalant en Algérie participe davantage de la propagande que du journalisme », rappelant la présence opérationnelle de la 7éme puissance militaire mondiale, qu’est la France, dans plusieurs pays dont des régimes dictatoriaux. Ceci, en plus de « la répression » qui a suivi le mouvement des « Gilets » jaunes que le titre français omet de qualifier comme tel, au moment où, déplore encore M. Ben Hounet qui convie ce dernier à « enrichir ses points de vue de la situation algérienne en s’appuyant sur des analyses de chercheurs spécialistes de l’Algérie, en poste dans des institutions de recherche publique française notamment ». De même qu’à « se poser la question » sur la mobilisation des journalistes français pour leur confrère algérien, Khaled Drareni durant son incarcération, ce qui n’a pas été le cas pour 5 autres confrères marocains également pour leur détention, avant de s’interroger : « D’autres questions peuvent être posées à l’éditorialiste du Monde, Philipe Bernard: +si l’Algérie achète les journalistes du Monde – comme cela semble être le cas au Maroc- ou devient actionnaire important de sa société mère, aura-t-elle droit à des articles plus cléments? ». Et de poursuivre: « Est-ce que les élections passées et à venir et le travail de l’ANIE, ne sont pas des pas vers la +démocratie+? ou faut-il que la Sonatrach devienne une filiale de Total et que l’électricité et l’eau soient gérées par Veolia et Suez pour que le Monde daigne accorder aux autorités et institutions algériennes quelques vertus démocratiques?