Appel à des stratégies d’urgence pour préserver la sécurité environnementale
Les experts et universitaires participant à la conférence nationale sur le thème « Enjeux et défis environnementaux de l’Algérie : une approche globale, des espaces sahariens au littoral », organisé mercredi à Alger, ont mis l’accent sur l’urgence d’accorder une attention particulière aux questions liées à la sécurité environnementale, à travers des stratégies multidisciplinaires.Lors de cette conférence initiée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) en collaboration avec l’Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (ENSSMAL), à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, qui coïncide avec le 5 juin de chaque année, les participants ont été unanimes à souligner l’impératif d’élaborer une nouvelle vision permettant de faire face aux défis environnementaux majeurs, notamment les changements climatiques induisant des catastrophes naturelles, tels que les incendies, les inondations, la sécheresse et l’avancée du désert.A ce propos, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelhakim Bentellis, a mis en avant l’importance de ce thème en relevant que « l’Algérie est un pays continent et vulnérable au phénomène du réchauffement, avec une variété de climats qui nécessitent la mise en place de stratégies et de programmes pour préserver l’environnement ».Tout en rappelant l’importance accordée à la préservation de l’environnement en Algérie, il a appelé les chercheurs universitaires à se rapprocher du tissu socio-économique pour contribuer au « développement d’une Algérie durable et résiliente ».Pour sa part, la directrice de l’ENSSMAL, Lynda Boutekrabt, a insisté sur l’insertion de l’éducation environnementale et du développement durable (EEDD) dans les programmes d’enseignement et dans le secteur de la formation professionnelle, ainsi que l’ensemble des acteurs publics, privés et mouvements associatifs.Selon l’intervenante, un projet national collectif fédérateur porteur d’exemplarité s’impose.De son côté, le directeur du laboratoire de recherche au sein de l’ENSSMAL, Samir Grimes, a mis l’accent, dans sa communication, sur la gestion environnementale des grands projets économiques, affirmant que les études d’impact environnemental exigées pour la réalisation de ces projets devraient être accompagnées de programmes complémentaires de suivi et d’évaluation dans la phase d’exploitation.Outre cet aspect, M. Grimes a soulevé la question de la gestion des centres d’enfouissement technique des déchets (CET), qui devaient être, selon lui, soutenus par des projets d’unités de tri, de recyclage et de valorisation.Lors de cette conférence, il a été question de se focaliser sur les projets inscrits dans le cadre de développement de l’axe In Salah – Tamanrasset, présenté par le président du Conseil scientifique de l’INESG, Djoudi Bouras, dans lequel il a évoqué les divers enjeux dans ce territoire qui regorge de ressources et de richesses.Il s’agit, selon lui, des projets énergétiques avec les connexions de gazoducs et des lignes électriques, la route transsaharienne, le transfert d’eau, le projet du chemin de fer, ainsi les activités aurifères et agricoles.Ces projets impliquent, selon M. Bouras, de concevoir une « nouvelle stratégie multipolaire de développement de cet axe pour impulser une dynamique transfrontalière » appelée à être un centre « focal majeur » et une « porte ouverte » sur la zone de libre-échange économique africaine (ZLECAF).Cette conférence, qui vu la participation des représentants d’institutions nationales, de la société civile, de la sphère économique et des experts universitaires, a été organisée en quatre principaux panels, consacrés aux thèmes de « questions de l’eau, l’agriculture », « économie circulaire, consommation responsable et gestion des déchets », « risques majeurs, adaptation et résilience du territoire », ainsi qu’un panel consacré à la question de « l’habitat durable et transition énergétique et conscience environnementale ».Ces panels ont permis d’engager des débats riches et des échanges d’idées, ainsi que la présentation d’expériences sur les questions inhérentes à la préservation de l’environnement en l’Algérie, notamment l’équation de préservation des ressources hydriques et le développement des filières agricoles dans le Sud du pays, les enjeux de développer l’économie circulaire, la consommation des énergies, ainsi que la prise en charge des risques majeurs.Aussi, les problématiques de l’habitat durable et de la transition énergétique ont fait l’objet de discussions et de présentations des projets lancés par divers organismes publics et privés en vue d’amorcer un changement dans la consommation énergétique de manière à réduire le gaspillage et d’encourager des énergies nouvelles et alternatives aux hydrocarbures.Les intervenants ont insisté, à cette occasion, sur l’élaboration de procédures et de textes réglementaires visant à instaurer la culture de rationalisation des ressources naturelles, ainsi que leur préservation.Les recommandations émises lors de cette conférence feront l’objet d’une feuille de route qui sera transmise prochainement aux autorités publiques, a assuré, par ailleurs, la directrice de l’ENSSMAL faisant état de lancement prochain d’un projet de pôle d’excellence au sein de l’Ecole dédié à la formation continue des hauts cadres de l’Etat sur les questions de l’environnement.